Saison sèche poursuit l’expérience de Belle d’hier, présentée à Malraux la saison dernière. Phia Ménard, artiste associée, y jouait avec la glace, l’eau et la vapeur, pour nous inviter à être plus plastiques dans nos corps et nos mentalités. Ici, nous serons aux prises avec un tout autre climat, tellement chaud que le mirage arrive, avec dans son sillage une figure d’étrangère qu’il faudra accueillir… Nous présentons une étape de travail de ce spectacle qui sera créé en 2017.
note d'intention
“Une dernière fois je regardai par la fenêtre là-bas où, un jour, j’avais vu par le trou de la serrure de cette pièce les yeux de mon ennemi… » Unica Zürn, L’homme-Jasmin. Naître dans le sang. Apprendre à reconnaître les ruines. Comprendre l’impasse. Entreprendre l’échappée. Accepter le « salace ». Être soi dans la société, est une épreuve au combien risquée, tant chaque parcelle de nos gestes semble sous contrôle. Être l’espace d’un temps à l’abandon sans aucune retenue. S’extraire de ses racines et trouver ses propres frontières. Nous avons franchi des murs pour en trouver de nouveaux…Encore et toujours des rôles, celui de la femme modèle sous l’emprise de ses pulsions, froide… Pourtant le prince est mort. Mais en nous les stigmates de l’acharnement perdurent. On ne désapprend pas, la mémoire nous trahit, elle refuse l’oubli. Naître dans le sang encore une fois. Celui du combat, puisque seul le sang du guerrier semble être considéré comme louable. C’est une partie de chasse contre nous-mêmes. L’acte est aride et l’horizon incertain. La proie sera une prédatrice qui se dénie et l’endroit du partage un corps qui crie. La Saison sera Sèche et tellurique ! Le temple s’effondrera-t-il sous nos pas ou d’un clignement de cils ? Phia Ménard – mai 2016.