Il y a dix ans, le metteur en scène Moïse Touré créait un spectacle intitulé 2147, l’Afrique pour répliquer, sur la scène du théâtre, à la prédiction d’un membre du Programme des Nations Unies pour le développement qui affirmait : «L’Afrique n’atteindra pas l’objectif de réduction de moitié de la pauvreté avant 2147». Dix ans plus tard, alors que le siècle avance à grand pas vers cette échéance, il réitère son geste. Mais, cette fois, ce qui le motive est inspiré par la crainte. Celle de voir l’Afrique disparaître sans que personne n’y trouve à redire. Alors l’artiste met les pieds dans le plat et pose les questions qui fâchent : que peut faire l’Afrique ? Qui se soucie dans le monde du sort d’un continent qui couvre à peine 1% de l’économie mondiale ? Le chorégraphe Jean‑Claude Gallotta règle la marche de dix danseurs‑comédiens. Huit auteurs burkinabés, français, congolais et ivoiriens prêtent leur plume et leur imaginaire à la représentation. Cri d’alarme tout autant que constat, ce spectacle ne joue pas les Cassandre alarmistes, mais il sensibilise à une cause qui nous concerne tous en nous entraînant dans une réflexion aussi poétique que politique.
2147, et si l’Afrique disparaissait ?
mise en scène Moïse Touréchorégraphie Jean-Claude Gallotta
Distribution