« La danse a inventé l’anorexie. Les marathoniens s’alimentent en courant. Les prisonniers font la grève de la faim. Le rituel du repas tend à disparaître. Un enfant mange en dansant. Je danse la bouche pleine. Tu manges couché. Elle dort debout. On digère les informations. Il danse en mâchant. Il mâche en dansant en chantant. Nous attaquons le mouvement à partir de la bouche. Des lèvres. Des doigts que nous suçons. Des pieds qui touchent la nourriture au sol. La danse est du ventre. La danse est du palais. La danse est des dents. La danse est de la langue. Nous enlevons table et chaises et nappe. Nous imaginons une sorte de repas en mouvement, nous mangeons tout, nous mangeons de tout, tout le temps. Nous sommes un orchestre en mouvement… », c’est ce qu’écrit le chorégraphe Boris Charmatz avant de commencer les répétitions de cette pièce pour quatorze danseurs. Une pièce qu’il conçoit comme un écho à enfant, créée il y a trois ans pour la cour d’honneur du festival d’Avignon et présentée simultanément à la scène nationale d’Annecy. manger est la dernière création de Boris Charmatz, qui, comme à chacune de ses pièces, propose une manière singulière de penser et transmettre la danse.
Manger
chorégraphie Boris Charmatz
Distribution