Morceau détaché de glace de mer de dimensions assez grandes, le floe peut parfois désigner le chaos de plaques de glace empilées ou enchevêtrées qui s’épaississent pour former la banquise…
Le projet Floe est né de la rencontre entre Jean-Baptiste André, artiste de cirque et Vincent Lamouroux, artiste plasticien. Ensemble, ils formulent la conception d’une œuvre qui puisse être exposée en extérieur, tenant lieu autant d’une installation plastique que d’une scénographie pour une pièce chorégraphique.
Floe est un projet nomade qui va à la rencontre d’un paysage et de son public.
Note d’intention
Floe est à la fois une œuvre plastique présentée en extérieur et une pièce chorégraphique et performative (forme courte de 30 mn) ; symbolisant la rencontre entre deux champs artistiques. Cette pièce est nomade et s’expose de manière éphémère durant le temps des représentations programmées sur une période dédiée. L’objectif est d’installer cette sculpture in situ : milieux naturels (un parc, une prairie, une plage), espaces urbains (parvis, esplanade, place, cour d’école, jardin public, rond-point, stade…), lieux semi-ouverts (hall, friche, hangar…). Œuvre plastique mise en mouvement, cette pièce réactive le paysage, vient troubler les repères et réinterroge le champ perceptif. Une dialectique s’instaure entre la forme plastique et l’environnement dans lequel elle est introduite. Elle agit comme un ‘miroir éclairant’ de cet espace extérieur : c’est dans le contraste, le décalage, la différence que naît l’incongruité, la surprise, la contemplation. Elle fait de chaque lieu d’installation un espace d’exposition à ciel ouvert et un lieu de représentation de la pièce chorégraphique. Dans un désir d’accessibilité, chaque personne, dès lors qu’elle s’arrête pour assister à ce qu’il se passe, devient spectateur-spectatrice
Dans le parcours artistique de Jean-Baptiste André, Floe est un nouveau défi à plusieurs titres. Il y a d’abord son souhait de jouer en extérieur, de se confronter à de nouvelles conditions de jeu et d’aller au contact du public de manière plus directe et spontanée. Pour cette pièce, il fait le choix de ne recourir à aucune source technique additionnelle ; Il n’y aura pour Floe ni son, ni lumière. La pièce existera dans la rencontre avec les spectateurs, s’imprégnera aussi du lieu dans lequel elle sera présentée. Floe confronte, de manière pure et dénuée de tout artifice, un corps à un espace. Un homme va se retrouver en prise avec cet étonnant relief, qu’il devra, pour son propre salut, traverser. L’ exploration de cette terra incognita laisse apparaître une poétique de l’action pure. On suit le parcours d’un homme, qui apparaît, disparaît selon les aspérités de la sculpture, chute, grimpe, attend, se suspend, glisse, chute à nouveau, se relève, se remet en chemin… dans une suite d’actions et de contraintes physiques (hauteur, gravité, résistance) à «jouer-déjouer».