S’il est un artiste qui a marqué l’histoire du spectacle en Savoie depuis les Jeux olympiques d’Albertville, c’est bien Philippe Découflé. C’est pourquoi, comme dernier spectacle de la grande salle de l’Espace Malraux avant sa fermeture pour travaux, nous avons tenu à présenter sa toute dernière création… Après ses comédies musicales, Contact (vu en 2015 à Malraux) et Paramour créé en 2016 à Broadway, le grand chorégraphe français change complètement de registre. Son leitmotiv : la simplicité et la pureté. Conçus comme des manifestes pour la liberté de créer, ces solos, duos et petites pièces de groupe explorent l’architecture des corps. On retrouvera, bien entendu, l’aspect décalé, ludique et burlesque de la compagnie DCA…
note d'intention
Ce spectacle est composé de plusieurs pièces courtes.
Ces pièces sont reliées par le fait qu’elles sont écrites par le même auteur, interprétées par les mêmes artistes et présentées le même jour.
Beaucoup de spectacles de danse moderne qui m’ont marqué sont construis de la sorte : de Georges Balanchine à Merce Cunningham en passant par Martha Graham et Alwin Nikolaïs, les chorégraphes américains qui m’ont influencé présentent presque toujours des spectacles modulables composés de pièces courtes.
Je pense que ce système convient bien à la danse, où l’écriture est souvent plus poétique que narrative, et où le format doit être adapté au sujet.
Enfin, peut-être plus fondamentalement encore, l’attachement aux formats courts me vient du rock’n roll : des morceaux brefs et efficaces gagnant en puissance ce qu’ils perdent en longueur.
Voici quelques informations sur le contenu des pièces, le programme étant appelé à évoluer. Nous
sommes en création. Tout peut changer.
Les pièces présentées dans ce premier ensemble sont :
Un Duo
Deux artistes, Raphaël Cruz et Violette Wanty, se livrent à une performance chorégraphique et acrobatique et jouent leur propre musique en live. Ce sont deux artistes complets, et ce qu’ils dégagent est simple, direct, puissant et organique.
Vivaldis
Il s’agit d’une série de variations chorégraphiques sur un ensemble de musiques de Vivaldi. De la danse pure, portée par la musique.
C’est un tableau où l’on joue avec le contraste et les couleurs, vives, qui répondent au noir et blanc.
Les costumes de cette scène englobent les corps des danseurs pour les rendre tribaux, vaudous, poupées de bon ou mauvais sort.
Ce sont des tricots multicolores inspirés par des tenues traditionnelles nigériennes.
Le Trou, ou l’Evolution en 10 minutes
Séquence qui nous explique par l’absurde une grande partie de l’évolution.
Elle commence par un ballet végétal, et se termine par l’évolution de l’homme.
Pour ce tableau, nous avons développé un nouveau procédé vidéo : le Looping.
« R »
L’un de nos rêves à tous est de pouvoir voler.
Une utilisation adéquate de la machine théâtrale et le talent des artistes permet de réaliser ce rêve…
« R » est un duo aérien.
Pièce japonaise
Cette pièce est construite sur une idée de double point de vue : le point de vue du spectateur et celui d’une caméra mobile qui se déplace sur le plateau. Cette caméra permet de mettre l’accent sur des détails, de jouer avec les échelles, de créer un jeu d’apparition/disparition…
Ce sera l’occasion de rendre hommage à un pays et une culture qui m’intéressent beaucoup ; il y sera question du Kabuki et de Tamasaburo Bando, de peinture et d’Hokusaï, du mouvement des piétons dans la ville, de tremblements de terre et de malentendus…
Philippe Decouflé