1878. Vincent Van Gogh arrive en Belgique pour se rendre ensuite en Provence où Gauguin le rejoint. Après le départ de ce dernier, Van Gogh se coupe une oreille et se fait interner dans un asile…
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Cette splendide biographie de Van Gogh incarné avec fièvre à l’écran par Kirk Douglas (photo en tête de texte), permet à Vincente Minnelli d’y exprimer de manière encore plus évidente que dans ses comédies musicales et ses mélodrames son génie de coloriste et de metteur en scène. Au-delà des recherches esthétiques du cinéaste, le film propose une magnifique méditation sur l’art et la création.
Comparée à d’autres biographies filmées de grands artistes européens vues par Hollywood La Vie passionnée de Vincent Van Goghfrappe par son authenticité et son souci de réalisme. Minnelli enrichit le scénario de Norman Corwin par des recherches personnelles et la lecture des nombreuses lettres de Van Gogh à son frère Théo. Minnelli en parlera souvent comme du titre qui lui tenait le plus à cœur dans sa riche filmographie. Le film fut tourné sur les lieux mêmes des différentes périodes de la vie du peintre, au Pays-Bas, en Belgique et dans les Bouches-du-Rhône en France. L’évocation du passage du jeune Van Gogh à Borinage, où il partage la misère des familles de mineurs, et l’angoisse des fréquents et meurtriers accidents du travail, compte parmi les plus grands moments de tout le cinéma de Minnelli. Sa relation d’amitié et de rivalité avec Gauguin (Anthony Quinn) est également très réussie. Kirk Douglas interprétera de nouveau un créateur tourmenté et suicidaire devant la caméra de Minnelli quelques années plus tard, le producteur de Quinze Jours ailleurs, autre chef-d’œuvre.
– Olivier Père, Arte